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« Nous ne devons pas oublier que nous sommes humains »

Sur l’identité, la douleur et le travail de l’ombre

Louis de la SARRE Sceau de Presse

✍️ Louis de la SARRE

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Auteur, éditeur et architecte intellectuel de La Dernière Cartouche. J’écris à l’intersection de la politique, de l’histoire et de la critique des médias – de manière analytique, affirmée et indépendante. Mes sujets de prédilection : les enjeux européens, les perspectives oubliées et la réhabilitation du bon sens à l’heure des brouillards idéologiques. La Dernière Cartouche n’est pas un site d’actualités, mais un lieu de clarté, de profondeur et de résistance intellectuelle.

📂 Rubrique : Guérilla du Verbe
🗓️ Publication : 27. mars 2025
📰 Média : La Dernière Cartouche

Ren Gill: „Hi Ren“

 « Hi Ren » est une œuvre musicale de l’artiste britannique Ren Gill, qui a touché des millions d’auditeurs à travers le monde par sa forme inhabituelle et sa profondeur émotionnelle. Ce morceau, construit comme un monologue, est à la fois une thérapie musicale, un dialogue dramatique et une réflexion philosophique.

« Hi Ren » n’est pas une chanson. C’est un manuscrit d’âme sous tension.

Salut Ren, ça fait un moment, tu m’as manqué ?
Tu pensais m’avoir enterré, pas vrai ? Risqué.
Parce que je reviens toujours, au fond, tu le sais.
Au fond, tu sais que je rôde toujours à la périphérie.
Ren, tu n’es pas content de me voir ?
Ça fait des semaines qu’on n’a pas parlé, mon frère, tu sais que tu as besoin de moi.
Tu es le mouton, je suis le berger, ce n’est pas ton rôle de me guider.
Ce n’est pas à toi de mordre la main qui te nourrit.

Salut Ren, j’ai pris du temps pour être distant,
J’ai pris du temps pour rester immobile,
J’ai pris du temps pour être seul,
Depuis que mon thérapeute m’a dit que j’étais malade.
Et j’ai fait quelques progrès récemment,
J’ai appris de nouvelles stratégies d’adaptation.
Alors je n’ai pas vraiment eu besoin de toi ces derniers temps, mec.
Je pense qu’on devrait prendre du recul et se détendre.

Ren, tu sembles plus fou que moi.
Tu penses vraiment que ces médecins sont là pour te guider ?
Tu as déjà traversé ça un million de fois.
Ton esprit de civil est si doué pour croire aux mensonges.
Ok, prends une autre pilule, gamin.
Noyé dans le bruit blanc.
Suis ce programme en dix étapes, réjouis-toi !
Tous tes problèmes disparaîtront ! Pauvre garçon.

Non, mec, cette fois c’est différent, fais-moi confiance.
Je sens que les choses commencent à se mettre en place.
Et ma musique commence à avancer aussi,
Peut-être que je ferai vraiment quelque chose de grand.
Et quand je serai parti, peut-être qu’on se souviendra de moi
Pour avoir fait quelque chose de spécial.
C’est pourquoi je pense qu’on ne devrait pas parler, mec.
Parce que quand tu es là, ça n’aide jamais vraiment.

Tu crois pouvoir m’amputer ?
Je suis toi, tu es moi, je suis toi, nous sommes un.
Nous sommes un seul être divisé en deux, tu comprends ?
Tu dois te tuer pour pouvoir me tuer.
Je ne suis pas des restes de repas, je ne suis pas des miettes sur le côté.
Oh, ta musique explose ? Pauvre fou délirant.
Où est ton hit dans le Top 10 ? Ton interview avec Oprah ?
Où sont tes Grammys, Ren ? Nulle part !

Ouais, mais ma musique n’est pas faite pour être commerciale.
Je n’ai jamais couru après les chiffres, les statistiques ou les classements.
Je n’écris pas de refrains pour la radio, ils ne me passent même pas.
Alors pourquoi devrais-je m’en soucier ?
Ma musique touche vraiment des gens,
Et ceux qui la trouvent la respectent.
Et pour moi, c’est suffisant, parce que la vie a été dure.
Ça me donne un but dans lequel je peux trouver le repos.

Mec, tu sonnes tellement prétentieux.
Ren, ta musique est tellement centrée sur toi-même.
Personne ne veut entendre une autre chanson
Sur combien tu te détestes, crois-moi.
Tu devrais te sentir chanceux de m’avoir en toi pour te guider,
Te rappeler de gérer tes attentes,
Te donner une perspective que tu as négligée, je comprends.
Tu veux devenir une star, le prochain Jimi Hendrix ? Oublie.

Mec, ce n’est pas comme ça !
C’est exactement comme ça, je suis en toi, abruti.
Non, ce n’est pas vrai, tu te trompes,
Quand j’écris, je me sens à ma place.
Laisse-moi briser le quatrième mur en reconnaissant cette chanson :
Ren s’assoit, une étincelle de génie,
Il veut écrire une chanson qui n’a jamais été faite auparavant,
Un combat avec son subconscient – Eminem l’a fait.
À la guitare – Plan B l’a fait.

Mec, tu n’es pas original, tu es un imitateur,
Le sommet de ton succès est de voler le matériel des autres.
Ren, mec, on a déjà tout entendu.
« Elle vend des coquillages sur le bord de la mer. »
Va te faire foutre, je n’ai pas besoin de toi,
Je n’ai pas besoin d’entendre ça,
Parce que je vais bien tout seul, je suis un génie.
Et je serai grand, je ferai des vagues,
Et je ferai trembler le monde sous nos pieds.

C’est ça, crache ta vérité, ton foutu complexe de Dieu déborde enfin de toi.
C’est rafraîchissant de t’entendre enfin le dire au lieu de le minimiser.
« La musique, c’est juste le processus créatif,
Et si les gens peuvent y trouver quelque chose qui résonne en eux, alors c’est un bonus. »
Va te faire foutre, je vais te tuer, Ren.
Alors tue-moi putain, vas-y, Ren.
Je vais le faire, regarde-moi prouver que je peux,
Qui es-tu pour douter de ma musique ?
C’est moi qui décide, c’est moi qui choisis qui survit.
Je vais t’emprisonner, te nouer, t’enfermer à l’intérieur.

Flash info :
J’ai été créé à l’aube de la création.
Je suis la tentation, le serpent dans Éden.
Je suis la raison des trahisons, des rois décapités.
Je suis le péché sans rime ni raison.
Fils du matin, Lucifer, Antéchrist,
Père des mensonges, Méphistophélès.
Vérité broyée, imposteur rusé,
Vengeur banni, rédempteur abandonné.
Face à mon éclipse solaire,
Mon nom est cousu sur tes lèvres.
Alors tu vois :
Je ne plierai pas devant la volonté d’un mortel, faible et banal.
Tu veux me tuer ? Je suis éternel, immortel.
Je vis dans chaque décision qui déclenche le chaos,
Qui sème la division.
Je vis dans la mort, au commencement des fins.
Je suis toi. Tu es moi. Je suis toi, Ren.

Salut Ren, j’ai pris du temps pour être distant,
J’ai pris du temps pour rester immobile,
J’ai pris du temps pour être seul,
Et j’ai passé la moitié de ma vie malade.
Mais aussi sûrement que la marée se retourne,
Aussi sûrement que la nuit cède au jour,
Aussi sûrement que la pluie finit par s’arrêter,
Quand tu te tiens dans l’œil du cyclone…

J’ai été créé pour être testé et tordu,
J’ai été créé pour être brisé et battu.
J’ai été façonné par Sa main,
Tout fait partie de Son plan :
Que je me tienne debout sur mes deux pieds.
Et tu me connais, ma volonté est éternelle.
Et tu me connais, tu m’as déjà vu.
Face à la bête, je me lèverai de l’Est,
Et je me coucherai au fond des océans.

Et je porte aussi de nombreux noms.
Certains me connaissent sous le nom d’« espoir ».
D’autres me connaissent comme la voix qu’ils entendent
Quand ils desserrent le nœud de la corde.
Et tu sais comment je sais que je prospérerai ?
Parce que je suis ici, debout à tes côtés aujourd’hui.
J’ai traversé les flammes qui ont incinéré mon cerveau,
Et je n’ai pas bronché, je n’ai pas tremblé.

Alors, crains l’homme que je suis devenu,
Quand je chante à pleins poumons :
Je ne me retirerai pas,
Je tiendrai dans ton feu,
J’inspirerai les faibles à devenir forts.
Et quand je partirai,
Je renaîtrai dans la musique que je laisse derrière moi :
Féroce, persistant, immortel comme toi.
Nous sommes une seule pièce, deux faces opposées.

Quand j’avais 17 ans,
J’ai crié dans une pièce vide,
Sur une toile vierge,
Que je vaincrais les forces du mal.
Et pendant les dix années suivantes,
J’en ai payé les conséquences,
Avec des maladies auto-immunes,
Des psychoses.

En grandissant, j’ai compris
Qu’il n’y avait pas de véritables vainqueurs,
Et pas de véritables perdants dans la guerre psychologique.
Il n’y avait que des victimes et des élèves.
Ce n’était pas David contre Goliath,
C’était un pendule,
Balançant éternellement de l’ombre à la lumière.
Et plus la lumière brillait fort,
Plus l’ombre projetée était sombre.

Ce n’était jamais vraiment une bataille à gagner,
C’était une danse éternelle.
Et comme toute danse,
Plus je devenais rigide, plus elle devenait difficile.
Plus je maudissais mes pas maladroits,
Plus je luttais.
Alors, en vieillissant, j’ai appris à me détendre,
À m’assouplir,
Et la danse est devenue plus facile.

C’est cette danse éternelle
Qui sépare les êtres humains
Des anges, des démons, des dieux.
Et je ne dois pas oublier,
Nous ne devons pas oublier,
Que nous sommes des êtres humains.

 

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« Hi Ren » : une exploration de l’identité, de la douleur et de l’ombre

« Hi Ren » est une œuvre qui m’a profondément touché par sa dimension psychologique et théologique. Ce texte constitue une remarquable méditation sur le conflit intérieur de l’être humain, renouant, par sa complexité et son honnêteté, avec les grandes traditions littéraires et philosophiques.
Ren nous confronte à une psychodynamique d’une richesse saisissante, qui trouve un écho particulier dans la tradition jungienne. Carl Gustav Jung parlait de la nécessité d’intégrer son propre « ombre » – cette part inconsciente que nous tentons souvent de nier.

À travers le dialogue des voix, il devient clair que la perception de soi chez Ren n’est pas seulement le reflet de ses luttes intimes, mais aussi le miroir de la condition humaine.
C’est une tentative poignante de comprendre la déchirure entre l’idéal et la réalité – une quête d’identité qui devient expérience universelle. Les voix intérieures qui se manifestent ici incarnent non seulement les doutes et les peurs d’un individu, mais résonnent avec les conflits collectifs qui unissent les hommes.
La quête du sens de la vie, la recherche de sa place dans le monde ne sont pas uniquement des interrogations individuelles ; elles nourrissent depuis toujours les grands débats philosophiques et théologiques.

Le texte place au cœur de sa démarche l’aspiration à l’acceptation de soi et la confrontation avec ses propres démons. Ren ne présente pas la lutte comme une victoire triomphale contre le mal, mais comme un processus d’intégration, d’accueil de ce qui est en soi. Cette approche rejoint l’idée chrétienne de la rédemption : non pas un anéantissement du mal, mais la reconnaissance humble de nos failles et de nos imperfections.
C’est l’arrivée à un point où l’individu comprend qu’il porte en lui à la fois la lumière et l’ombre.

La dimension métaphysique du texte apparaît avec force lorsque Ren interroge sa propre existence et celle des autres. L’idée que l’identité soit fluide, en perpétuelle transformation, rejoint les réflexions de nombreux philosophes qui conçoivent la construction du « soi » comme un processus dynamique, jamais figé.
Ici, l’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, mais apparaît comme un espace mouvant, dans lequel l’être humain ne cesse de négocier ce qu’il est et ce qu’il souhaite devenir.

Un autre axe essentiel du texte est la critique implicite des normes sociales et des attentes collectives. Ren s’interroge : ces modèles imposés sont-ils réellement ceux que nous devrions poursuivre ?
Cette question ouvre une profonde réflexion théologique sur le sens de la communauté et le prix de l’appartenance.
La tension entre la liberté individuelle et l’aspiration à l’inclusion sociale est palpable ; elle exprime la fracture intime que beaucoup éprouvent – tiraillés entre l’authenticité de leur être et le besoin d’adaptation.

Ainsi, « Hi Ren » dépasse de loin le cadre d’une chanson ; c’est un appel vibrant à l’introspection, une invitation au dialogue intérieur.
Il nous pousse à reconnaître la complexité de notre humanité, à accepter que nous sommes tissés d’ombres et de lumières.
Ce cheminement intérieur, comme l’ont souligné les plus grands penseurs, appartient à l’expérience universelle : il est au cœur de notre destinée humaine.

Dans ce parcours, une vérité éclatante se révèle : dans notre quête de sens et d’identité, nous ne sommes jamais véritablement seuls.

La phrase :
« Cette danse éternelle est ce qui distingue les humains des anges, des démons et des dieux. Et je ne dois pas l’oublier, nous ne devons pas l’oublier : nous sommes humains. »
marque un sommet bouleversant de cette méditation sur la condition humaine.

Ici, la complexité de l’existence humaine est exprimée dans une langue à la fois poétique et d’une profondeur philosophique saisissante, touchant à la fois le cœur et l’intellect du lecteur.
Être humain ne se limite pas à ressentir ou expérimenter : c’est s’inscrire dans un mouvement perpétuel – une danse – faite de contrastes, de fractures, mais aussi d’émerveillement.

Ren parvient à capter la dualité constitutive de l’homme : ce mélange de lutte et de beauté, de chute et d’élévation, d’ombre et de lumière.
Cette vision rejoint la pensée de nombreux philosophes et théologiens pour qui l’existence humaine est une odyssée intérieure – faite de découvertes et d’affrontements avec son propre abîme.

Le terme même de « danse éternelle » souligne le caractère incessant de ce processus. Il suggère que, dans l’affrontement avec les épreuves, les échecs et les renaissances, s’inscrit une sorte de rythme sacré qui fait de nous des êtres vivants, fragiles et sublimes à la fois.

La répétition du rappel – « nous ne devons pas oublier que nous sommes humains » – agit comme une injonction douce mais impérative à la vigilance.
Elle nous invite à ne jamais perdre de vue l’essence de notre humanité, malgré les blessures, les épreuves et les égarements.

La véritable force de Ren réside dans sa capacité à exprimer des idées complexes dans une langue épurée et accessible, tout en suscitant en nous un questionnement profond.
Par cette œuvre, il rend à l’art contemporain une de ses missions les plus nobles : faire vibrer la conscience, réveiller l’âme.

Dans un monde où tant de choses tendent à l’éphémère et au superficiel, « Hi Ren » s’impose comme une offrande rare : un chant de l’âme, un miroir tendu à notre humanité vacillante.

« Hi Ren » n’est pas une vidéo que l’on regarde simplement.
C’est une expérience que l’on traverse.
Un monodrame, un exorcisme chanté, une séance de thérapie où la guitare devient scalpel.
Ren ne joue pas – il se désintègre et se reconstruit sous nos yeux.

Ses regards.
La guitare posée sur ses genoux comme une arme.
La blouse, le décor – un croisement entre asile, confessionnal et scène de théâtre.
Tu ressens : ce n’est pas une mise en scène.
C’est un homme qui s’écrit hors de son propre corps.

Et oui, je l’ai regardé – plusieurs fois.
À chaque fois, cela frappe autrement.

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