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La Belle Roche

Une prière de pierre dans la forêt de Bonneval

Louis de la SARRE Siegel

✍️ Louis de la SARRE

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Auteur, éditeur et architecte intellectuel de La Dernière Cartouche. J’écris à l’intersection de la politique, de l’histoire et de la critique des médias – de manière analytique, affirmée et indépendante. Mes sujets de prédilection : les enjeux européens, les perspectives oubliées et la réhabilitation du bon sens à l’heure des brouillards idéologiques. La Dernière Cartouche n’est pas un site d’actualités, mais un lieu de clarté, de profondeur et de résistance intellectuelle.

📂 Rubrik: Arts & Culture
🗓️ Veröffentlichung: 14. mai 2025
📰 Medium: La Dernière Cartouche

Dissimulée sous la voûte feutrée de la forêt, le long du Sentier de Bonneval, se dresse une œuvre d’art presque oubliée : la Belle Roche, connue aussi sous le nom de « Roche des 12 Apôtres ». Ce bloc de grès, que l’on croirait ordinaire, révèle à qui s’en approche les scènes de l’enfance et de la Passion du Christ – un évangile sculpté dans la pierre, réalisé à la fin du XVIIIᵉ siècle par un artisan dont le nom s’est perdu dans la mousse des âges.

Peut-être était-ce Dominique Planclolaine (1745–1804), enfant du village voisin de Thuillières, qui grava ces visages saints et ces souffrances sacrées dans le grès tendre du lieu. Aucun document n’atteste l’année de création – et pourtant, la pierre parle, avec la voix discrète d’une époque où la foi, l’art et la nature formaient une seule respiration.

La voix de cette pierre a failli s’éteindre.

En 1891, un riche curiste russe venu de Vittel, Monsieur Baloschoff, proposa 10 000 francs pour l’acquérir et l’emporter. Le conseil municipal de Relanges, accablé de dettes, accepta d’abord la vente. Mais un contre-projet – l’achat d’un chemin de croix pour l’église du village – le fit hésiter. Lorsque la saison thermale toucha à sa fin, le Russe quitta Vittel sans donner suite.

Aujourd’hui, un autre péril menace : le silence du temps.

Le grès tendre s’altère vite sous la pluie, la mousse et les pas discrets des visiteurs. Il faut des méthodes modernes de conservation pour que ce gospel de pierre ne s’efface pas une seconde fois. Car ici, à l’ombre des grands arbres, on comprend : la Belle Roche n’est pas un monument. C’est une prière pétrifiée.

RubriqueDétail
Nom / LieuLa Belle Roche, aussi appelée Roche des 12 Apôtres – située sur le Sentier de Bonneval, dans les Vosges.
OrigineBas-reliefs sculptés à la fin du XVIIIᵉ siècle, probablement par Dominique Planclolaine (1745–1804), tailleur de pierre de Thuillières.
SujetScènes de l’enfance et de la Passion du Christ, gravées dans un grès tendre exposé aux intempéries.
AnecdoteEn 1891, un riche Russe tenta de l’acheter pour 10 000 francs. Le projet échoua grâce à une alternative religieuse.
ConservationLe grès s’érode rapidement : une restauration s’avère urgente pour préserver ce patrimoine.
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