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De la perruque à la marque :

comment Louis XIV a posé les bases de notre mode actuelle

Sir Alaric Penrose Sceau de Presse

✍️ Sir Alaric Penrose

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Analyse, géopolitique, systèmes occultes Alaric Penrose n’a jamais été l’homme sous les projecteurs – mais souvent celui qui les tamisait ou les orientait. Formé à Londres, actif au sein de missions diplomatiques en Europe, en Afrique et en Asie du Sud-Est, il a longtemps appartenu à cette couche invisible qui navigue entre renseignement, diplomatie et recherche stratégique. Penrose a œuvré dans le domaine du renseignement politique pendant la guerre froide, puis est devenu conseiller en sécurité européenne – jamais officiellement, rarement consigné dans les archives.

📂 Rubrique : La Line de Front
🗓️ Publication : 07. avril 2025
📰 Média : La Dernière Cartouche

Plongez dans l’histoire fascinante de la mode et du pouvoir, née à la cour française du XVIIᵉ siècle.
Ce qui avait commencé sous Louis XIV comme symbole de pouvoir et de statut vit aujourd’hui à travers les marques de luxe et les comportements de consommation de notre société moderne.
Découvrez comment la perruque du Roi-Soleil a jeté les bases des cultures de la mode contemporaine et a fait des marques un signe d’appartenance.

Un essai d’ Alaric Penrose

De la mode comme expression du pouvoir et du rang est un phénomène qui dépasse largement la cour française du XVIIᵉ siècle.
Déjà à l’époque où Louis XIV imposait son influence sur le royaume de France à travers la mode légendaire des perruques, il ne s’agissait pas simplement d’une question de beauté ou de style : c’était une décision politique, un symbole d’appartenance et de pouvoir.

Aujourd’hui, plusieurs siècles plus tard, peu de choses ont véritablement changé.
Nous ne portons plus de perruques, certes, mais les principes incarnés autrefois par l’aristocratie française dans l’élaboration sophistiquée de ses coiffures vivent encore dans les marques de luxe et les habitudes de consommation qui nous bombardent à travers les réseaux sociaux et la publicité.

Pourquoi portons-nous aujourd’hui du Gucci, du Rolex ou du Louis Vuitton ?
Et pourquoi avons-nous l’impression de voir là un cycle qui se referme sur lui-même ?

Louis XIV, passé à la postérité comme le Roi-Soleil, fut un monarque pleinement conscient de son pouvoir.
Ce n’était pas seulement sa politique qui le rendait immortel, mais l’image qu’il construisait de lui-même et de sa cour.
La perruque qu’il arborait était un signe manifeste de l’absolutisme, une représentation visuelle de la hiérarchie et de l’intangibilité de la monarchie.
Tout le monde ne pouvait pas se permettre de porter une telle perruque – et c’était précisément le but.

Ces symboles extérieurs manifestaient le rang social et indiquaient clairement qui dominait et qui devait rester dans l’ombre.

Cette mise en scène délibérée de la puissance et de la supériorité ne répondait pas à une simple coquetterie.
La perruque devenait un signe de visibilité, aussi lourd de sens que le système politique qu’elle incarnait.
Lorsque le roi et la noblesse s’en paraient, ce n’était pas seulement une question de mode, mais une forme de contrôle politique.
La cour française avait trouvé son propre moyen d’établir son pouvoir à travers la mode – une tactique qui se répandit bientôt dans toute l’Europe.

Aujourd’hui, même si la perruque a disparu, une question demeure : qu’est-ce qui a véritablement changé ?
La nature de la mode s’est transformée au fil des siècles, mais le besoin fondamental de se définir par des signes extérieurs d’appartenance et de pouvoir subsiste.
Nous assistons à la même dynamique, simplement transposée dans les marques de luxe telles que Gucci, Chanel ou Rolex.

Ces marques ne sont pas de simples symboles de statut : elles sont les nouvelles perruques.
Celui qui arbore une Rolex ou se promène avec un sac Gucci n’affiche pas seulement son goût, mais également son appartenance à une élite sociale capable de s’offrir l’exclusivité.

Et pourtant, la mécanique est presque identique à celle de Louis XIV.
Le « palais » du Roi-Soleil ne se trouve plus à Versailles, mais dans les rues de Londres, Paris ou New York, où la consommation et la puissance des marques redéfinissent l’ordre social.

Le marché des produits de luxe est devenu une mise en scène de pouvoir, aussi déterminante que l’était autrefois la place du courtisan dans la hiérarchie royale.

La puissance des marques et des produits reste intacte dans notre société contemporaine.
Mais à l’ère des réseaux sociaux, la signification des symboles de statut a évolué.
La perruque n’est plus un objet physique – elle s’est déplacée dans l’espace numérique d’Instagram et de TikTok, où influenceurs et célébrités exhibent les marques sur leurs plateformes.

Celui qui porte aujourd’hui du Gucci ou pose avec un sac Louis Vuitton ne possède pas seulement un objet coûteux : il accède à une scène numérique, où il peut exposer sa position sociale.

Le principe fondamental reste inchangé : utiliser les signes extérieurs pour afficher pouvoir et influence, que ce soit dans le monde réel ou virtuel.

La question demeure : pourquoi sommes-nous toujours prisonniers des mêmes schémas que l’aristocratie française du XVIIᵉ siècle ?

La réponse réside dans la symbolique de la mode – et dans le fait que nous restons influencés par les signes visibles et la quête de reconnaissance.
Ce qui était autrefois la perruque est aujourd’hui le costume de créateur, la voiture de luxe ou le sac de grande marque.

Nous n’avons pas véritablement changé : nous continuons d’arborer les symboles du pouvoir et de l’appartenance sociale, orchestrés désormais par les géants des marques modernes et les plateformes numériques.

Peut-être est-ce là la véritable leçon : comme Louis XIV et sa cour, nous définissons notre vision du monde à travers l’inscription du pouvoir dans l’apparence.
Nous ne nous cachons plus derrière des perruques, mais derrière les marques et les images que nous façonnons et diffusons sur les scènes digitales du XXIᵉ siècle.

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