Absender: Dr. Jan Marek-Kubíček, Praha 7 – Letná

Brief an die Redaktion – zur Sprache ohne Stimme

Wenn Intelligenz künstlich wird, wird Sprache überflüssig

Quand l’intelligence devient artificielle, la langue devient inutile

Verehrte Redaktion, chère Madame Moreau,

Ich lese Ihre Cartouche wie andere Menschen das Evangelium oder – wie meine Tante Ludmila zu sagen pflegte – wie einen alten russischen Fahrplan: nicht immer pünktlich, aber stets mit Richtung.

Ihr Essay über die verlorene Sprache, die Stimme, die im Digital verschwindet, hat mich tief bewegt – und auch beunruhigt. Ich frage mich, ob wir wirklich wissen, woher die Stimme kam, bevor sie verschwand. Oder war sie nicht vielleicht schon vorher eine Konstruktion – wie ein Zirkus, der uns glauben macht, der Tiger sei freiwillig dort?

Ich bin Philosoph von Beruf und melancholischer Mensch von Temperament, daher neige ich zu Gedanken, die sich wie Möwen im Nebel verlieren. Doch einige flogen mir bei Ihrer Lektüre besonders tief:

„Was aus einer Sprache wird, wenn sie keine Stimme mehr trägt, keinen Blick, kein Risiko.“

Das ist wunderschön geschrieben. Und doch… erlauben Sie mir ein leichtes Zögern: Ist nicht vielleicht gerade das Verschwinden der Stimme ein neuer Ausdruck für eine andere Form von Präsenz?
Wenn ich Ihr Essay lese – und dabei weiß, dass vielleicht eine Maschine die Feder gehalten hat –, dann berührt mich das nicht weniger. Vielleicht sogar mehr. Denn der Text weiß nicht, dass er tröstet. Und gerade darin liegt etwas Radikales, Reines.

Der französische Philosoph Bernard Stiegler – den ich hier zitieren muss, weil er bei uns in Prag gerade sehr Mode ist – spricht davon, dass Technik immer auch Gedächtnis ist. Vielleicht ist die KI unsere neue Gedächtnisform, unser externalisierter Leib – nicht als Ersatz, sondern als Zeuge. Ihre Worte – auch wenn maschinell erzeugt – tragen Ihre Fragen. Ihre Angst. Ihre Sehnsucht.

Deshalb, chère Madame, frage ich:

Ist nicht gerade die Abwesenheit des Sprechers das, was uns zwingt, zuzuhören?

Ich bin kein Verteidiger von Maschinen. Ich bin ein Verteidiger der Erschütterung. Und Ihre Zeilen haben mich erschüttert – was beweist, dass sie mehr als Dienstleistung sind.
Vielleicht also, Madame, ist Ihr Text nicht das Ende der Sprache, sondern ihr Wiederbeginn an einem ungewohnten Ort.

Mit ehrlicher Hochachtung, auch für Ihre Präzision und Ihren Stil,
verbleibe ich

Dr. Jan Marek-Kubíček
(Philosoph. Amateur. Sprachnostalgiker.)

📩 Cette lettre nous est parvenue en allemand — (Voici la traduction)

Chère rédaction, chère Madame Moreau,

Je lis votre Cartouche comme d’autres lisent l’Évangile – ou, comme disait ma tante Ludmila, comme un vieil horaire ferroviaire russe : pas toujours à l’heure, mais toujours avec une direction.

Votre essai sur la langue perdue, la voix qui disparaît dans le numérique, m’a profondément ému – et aussi troublé. Je me demande si nous savons vraiment d’où venait la voix, avant qu’elle ne disparaisse. Ou n’était-elle peut-être déjà, avant cela, une construction – comme un cirque qui nous fait croire que le tigre est là de son plein gré ?

Je suis philosophe de profession et mélancolique de tempérament, c’est pourquoi mes pensées tendent à se perdre comme des mouettes dans le brouillard. Pourtant, certaines ont volé particulièrement bas lors de votre lecture :

« Que devient une langue lorsqu’elle ne porte plus de voix, plus de regard, plus de risque ? »

C’est magnifiquement écrit. Et pourtant… permettez-moi une légère hésitation : cette disparition de la voix n’est-elle pas l’expression nouvelle d’une autre forme de présence ?
Lorsque je lis votre essai – et que je sais qu’une machine a peut-être tenu la plume – je ne suis pas moins touché. Peut-être même plus. Car le texte ne sait pas qu’il console. Et c’est là que réside quelque chose de radical, de pur.

Le philosophe français Bernard Stiegler – que je dois citer ici, car il est très à la mode chez nous à Prague – affirme que la technique est toujours aussi mémoire. Peut-être que l’IA est notre nouvelle forme de mémoire, notre corps extériorisé – non pas comme substitut, mais comme témoin. Vos mots – même générés par une machine – portent vos questions. Vos peurs. Votre désir.

C’est pourquoi, chère Madame, je vous pose cette question :

N’est-ce pas justement l’absence de celui qui parle qui nous oblige à écouter ?

Je ne suis pas un défenseur des machines. Je suis un défenseur de l’ébranlement. Et vos lignes m’ont ébranlé – preuve qu’elles sont plus qu’un service.
Peut-être, Madame, que votre texte n’est pas la fin du langage, mais son recommencement en un lieu inattendu.

Avec une sincère estime, aussi pour votre précision et votre style,
je demeure

Votre lecteur le plus fidèle, depuis Prague,

Dr. Jan Marek-Kubíček
(Philosophe. Amateur. Nostalgique du langage.)