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Comment est née La Dernière Cartouche
Un magazine entre plume et cartouche – Histoire, engagement et avenir
Publié par De La Sarre Louis | La Dernière Cartouche
Comment est née La Dernière Cartouche
Un magazine entre plume et cartouche – Histoire, engagement et avenir
Un moment qui a marqué l’histoire
Le nom La Dernière Cartouche – la dernière cartouche – renvoie à un événement d’une profonde portée historique et symbolique :
Le 1er septembre 1870, des fusiliers marins français défendirent le village de Bazeilles, près de Sedan, contre les troupes bavaroises. Retranchés dans une auberge, ils combattirent jusqu’à la dernière cartouche – non par espoir militaire, mais par devoir.
Cette ultime résistance fut immortalisée par le tableau Les Dernières Cartouches d’Alphonse de Neuville, œuvre encore profondément ancrée dans l’imaginaire national français.
Un magazine né de cet engagement
La Dernière Cartouche n’est ni un média d’actualités classique ni un simple organe d’opinion.
C’est une tentative de préserver une forme de pensée journalistique qui ne se mesure ni à l’efficacité, ni à l’audience, ni aux agendas politiques – mais à la conscience, au style et à l’inconfort nécessaire.
Le nom n’a pas été choisi pour sa sonorité martiale, mais parce qu’il rappelle quelque chose qui disparaît peu à peu du paysage médiatique :
le courage d’avoir le dernier mot, la dernière position, la dernière vérité – même lorsqu’elle dérange.
Un magazine qui sait ce qu’il défend, même dans l’ombre
L’esprit de La Dernière Cartouche ne s’enracine pas seulement dans une image historique, mais dans une tradition de résistance : celle de la Résistance intellectuelle, qui n’a jamais tout à fait disparu en Lorraine, dans les réseaux clandestins de Metz, Nancy ou dans les forêts autour de Thionville.
Une tradition qui savait que les mots pouvaient être dangereux – et que toute leur force résidait justement là.
Le fondateur ne se revendique pas d’un parti, mais d’une exigence de vérité linguistique, telle que la revendiquait Charles de Gaulle lorsqu’il appelait à la France libre depuis l’exil.
Il ne s’agit pas de nostalgie, mais de la certitude qu’une phrase peut être un acte de résistance.
Qu’un mot juste a plus de poids dans les temps troublés qu’un arsenal de platitudes.
La Dernière Cartouche écrit dans cette mémoire.
Non seulement pour rappeler la dernière cartouche de Bazeilles, mais aussi pour faire vivre la dernière voix qui se leva quand tant d’autres étaient déjà tombées.
Francophile par conviction – non par folklore
Le fondateur est marqué par une double culture franco-allemande, avec des racines familiales et émotionnelles profondes en Lorraine, en Sarre et au Luxembourg.
Son respect pour la culture française n’est pas un geste politique, mais une conviction enracinée :
la musique de la langue, le courage de la forme, la force de la littérature, la fierté de l’indépendance –
tout cela façonne La Dernière Cartouche.
L’idée du magazine est née d’une vision francophile du monde.
Non dans le sens d’une admiration romantique de la France, mais comme l’affirmation d’une autre école journalistique :
plus d’essai que de titre choc, plus d’engagement que de positionnement, plus de plume que de filtre.
La Grande Région SaarLorLux – et le rêve d’un autre ordre
Le magazine se veut une voix issue de la Grande Région SaarLorLux – une région qui est bien plus qu’une unité administrative :
une zone historique de rencontres, de tensions, de contradictions et de possibles.
Ici, langues, systèmes et mentalités se heurtent – et pourtant forment un tout caché et sous-estimé.
La Dernière Cartouche entend contribuer à repenser cette région.
Non comme une périphérie, mais comme un germe.
Non comme un reste, mais comme une idée.
Notre objectif – sans compromis, mais sans fanatisme
Nous n’écrivons pas pour plaire. Nous écrivons parce que beaucoup se taisent. Parce que la vérité exige plus qu’une posture – elle exige la forme, la langue et le courage.
Nous croyons que la démocratie ne succombe pas à ses ennemis, mais à sa propre médiocrité.
Nous considérons le journalisme comme une forme de résistance contre l’oubli.
Et nous savons : une dernière cartouche n’est pas une menace.
C’est une promesse.
À la clarté.
Aux lecteurs.
À la responsabilité.
Une manœuvre diplomatique : la France exigeait que la Prusse garantisse le retrait d’un Hohenzollern candidat au trône d’Espagne. Guillaume Ier répondit poliment. Bismarck raccourcit la réponse pour en faire la fameuse « Dépêche d’Ems » – et provoqua une déclaration de guerre.
📝 La Dernière Cartouche le rappelle : ce fut une guerre des mots avant d’être une guerre des armes.
Entre la France et l’Allemagne – La blessure qui ne guérit pas
Le 1er septembre 1870, dans un petit village appelé Bazeilles, près de Sedan, un monde a pris fin. Non dans un fracas de gloire, non dans un triomphe, mais dans la résistance désespérée d’une poignée d’hommes conscients que leur combat était perdu. Ils se sont pourtant battus – jusqu’à la dernière cartouche. Non par espoir, mais par devoir.
Depuis l’aube, Bazeilles brûlait. Des fusiliers marins français, retranchés dans une auberge, défendaient le village contre les troupes bavaroises. Le feu dévorait les maisons, la fumée alourdissait les ruelles étroites. Dans cette pénombre de poudre, de sang et de cendres, les soldats décidèrent de tenir – à tout prix.
Ils tiraient, rechargeaient, tiraient encore. À mesure que les munitions s’épuisaient, chaque balle devenait précieuse. À la fin – quand la dernière cartouche fut tirée – ils ne se rendirent pas. Ils se jetèrent au corps à corps, baïonnette au poing, parfois même à mains nues. Leur défaite était inévitable, mais leur courage a traversé les âges. Un instant gravé plus profondément dans la mémoire de la France que bien des victoires.
Ce dernier sursaut a été immortalisé par le tableau Les Dernières Cartouches d’Alphonse de Neuville – une œuvre encore aujourd’hui ancrée dans l’âme nationale française.
Mais tandis qu’à Bazeilles brille encore l’héroïsme, un autre tableau révèle une vérité plus silencieuse :

Bildnachweis: Émile Betsellère, L’Oublié !, Ausstellung Les désastres de la guerre 1800–2014, Musée Louvre-Lens. Foto: Velvet / Wikimedia Commons, Lizenz: CC BY 2.0
L’Oublié d’Émile Betsellère. L’oublié. Un soldat français, blessé, abandonné, mourant dans la glace. Pas de geste glorieux, pas de dernier cri, juste la fin muette et implacable. Le conflit qui déchirait alors la région n’était pas seulement une guerre de héros, mais aussi une guerre d’oubliés.
Les villages et les villes de Lorraine et de la Sarre, les collines douces, les rivières paisibles, portent encore aujourd’hui les cicatrices de cette époque. Bazeilles, Gravelotte, Woerth, Spicheren – des noms gravés dans le granit de la mémoire. La guerre de 1870–1871 fut brutale, impitoyable, sans concessions. Les horreurs, la dévastation, l’amertume – tout cela a ouvert une blessure que même les conflits ultérieurs n’ont pas su refermer.
Ce fut la première fois, dans l’ère moderne, que Français et Allemands s’affrontèrent avec une telle âpreté. Ce ne fut pas la dernière. Mais la cruauté, la honte, l’effroi de cette guerre se sont imprimés comme une marque de feu dans la mémoire collective, et cette empreinte ne s’est jamais effacée.
La Dernière Cartouche est plus qu’un nom. C’est un héritage. Un rappel de cette dernière cartouche tirée, non par espoir de victoire, mais par fidélité à l’honneur.
Un hommage aussi au soldat oublié dans la neige, dont le sacrifice pèse tout autant.
Nous honorons leur mémoire.
Mais se souvenir ne suffit pas. Des cendres de Bazeilles, des souffrances des oubliés, du silence des tombes, naît un devoir : comprendre, transmettre et agir.
Nous devons apprendre que, même lorsqu’ils chantent le courage et la bravoure, les récits de guerre sont toujours faits de vies brisées et de rêves anéantis. Que toute glorification nationale excessive, édifiée sur les cadavres de l’histoire, est un mensonge prêt à replonger dans le sang.
La leçon de Bazeilles et des champs de Lorraine est claire : honorer les braves, préserver la paix.
Se souvenir de la Dernière Cartouche, ce n’est pas appeler à recharger les fusils, c’est exiger le silence des armes. Ce n’est pas raviver les blessures, c’est bâtir des ponts.
La Dernière Cartouche nous rappelle : l’honneur véritable n’est plus dans la guerre, mais dans la sauvegarde de la paix.
Pourtant, la mémoire seule ne saurait suffire.
La Dernière Cartouche a été fondée face à l’assombrissement des temps. Parce que le langage de la guerre refait surface, présenté comme un avenir naturel. Parce que des voix exaltent de nouveau la « préparation au combat », affinent des images d’ennemis, détournent des fonds – non pour les écoles, les ponts ou les dialogues, mais pour des chars, des obus et des bombes.
Parce que des acquis patiemment obtenus, tels que l’interdiction des mines antipersonnel et des bombes à sous-munitions, sont aujourd’hui remis en question. Parce que les traités internationaux, ces passerelles fragiles entre les peuples, sont menacés de destruction froide et méthodique.
À une époque où les slogans couvrent la voix de la raison, où la rhétorique guerrière prolifère plus vite que l’esprit de compréhension, il devient nécessaire d’affûter l’esprit critique. De penser par soi-même. De ne pas se laisser éblouir.
Le patriotisme est une valeur précieuse. Il ne saurait être prétexte au militarisme. L’identité nationale est une richesse. Elle ne doit jamais dériver vers le nationalisme.
La Dernière Cartouche s’engage à déjouer ces dérives. À dévoiler les rouages de la propagande guerrière. À exposer les glissements insidieux des priorités. À poser d’autres choix : privilégier la compréhension à la surenchère d’armements, l’éducation à la destruction, la force des arguments à la violence des armes.
Nous n’écrivons pas pour plaire. Nous écrivons parce que trop se taisent. Parce que la vérité exige plus qu’une posture : elle requiert la forme, la langue, le courage.
Nous croyons que la démocratie ne succombe pas à ses ennemis, mais à son propre relâchement. Que le journalisme est une forme de résistance contre l’oubli. Et que la dernière cartouche n’est pas un acte d’agression, mais un serment : de clarté, de sincérité, de responsabilité.
Jusqu’à la dernière cartouche.
Louis André de la Sarre

Charles de Gaulle
On attribue souvent à Charles de Gaulle la pensée suivante :
« C’est le devoir des hommes libres de refuser la soumission à la violence et l’oubli face à l’épreuve.
Chaque génération reçoit, en son temps, la tâche de défendre l’âme de sa patrie.
C’est un héritage sacré qui ne tolère ni trahison ni lâcheté. »
Même si cette citation ne peut être attestée dans ces termes exacts, elle résume avec justesse ce que de Gaulle entendait : Le devoir comme attitude intérieure. La résistance comme conséquence morale.
Et la mémoire comme responsabilité.
Peut-être dirait-il aujourd’hui ceci :
Il ne s’agit pas seulement de défendre une patrie avec des armes.
Il s’agit de préserver l’âme même de la liberté – partout où elle est menacée.
Ce qu’il visait, ce n’était pas uniquement la résistance à une invasion extérieure,
mais aussi la résistance à l’oubli intérieur – à la perte insidieuse de l’esprit, du courage et de la droiture.
À l’époque, en exil et dans une situation d’extrême détresse, Charles de Gaulle prononça ces mots. Il appelait à préserver la liberté de la France avec honneur et détermination. Pourtant, son avertissement dépasse les champs de bataille et les frontières de son époque.
Peut-être dirait-il aujourd’hui : il ne s’agit pas seulement de défendre une patrie avec des armes. Il s’agit de préserver l’âme de la liberté elle-même, partout où elle est menacée. Ce qu’il voulait dire n’était pas seulement la résistance contre une invasion extérieure,
mais aussi la résistance contre l’oubli intérieur, contre la perte insidieuse de l’esprit, du courage et de la droiture.
L’épreuve de la liberté n’est jamais seulement une question de puissance.
C’est une question de mémoire, de responsabilité et d’esprit indomptable.
Chaque génération doit se demander : préservons-nous la dignité humaine ou la sacrifions-nous au confort, au vacarme, à la peur ?
L’héritage sacré dont parlait de Gaulle n’est pas un héritage de victoires.
C’est l’héritage de ceux qui se lèvent quand d’autres se courbent. De ceux qui se souviennent quand d’autres veulent oublier. De ceux qui parlent quand d’autres se taisent.
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